NOTRE HISTOIRE DEPUIS LA BIODIVERSITÉ DANS LES ASSIETTES, À UNE POLITISATION DES MÉTIERS DE LA CUISINE ET RESTAURATION
L’Alliance des tables libres et vivantes interroge toutes les conditions nécessaires à l’exercice digne des métiers de la cuisine et restauration : écologiques, sociales, économiques, foncières… Ce parcours est le résultat de plusieurs années de rencontres et réflexions.
L’héritage du mouvement Slow Food, l’écriture de notre Manifeste
Dès 2014 à l’occasion de l’événement italien Terra Madre des rencontres informelles s’organisent en France entre cuisinier·e·s animé·e·s par la même vision du métier que l’on pourrait résumer ainsi : cuisiner pour nourrir le plus grand nombre avec un approvisionnement et des pratiques éthiques. Le réseau se formalise en 2018 en déposant ses statuts et signe une convention avec l’organisation internationale Slow Food. L’Alliance des Chefs Slow Food défend alors la biodiversité dans les assiettes. L’association se transforme en Alliance des Cuisinier·e·s Slow Food : premier marqueur d’une réflexion politique sur l’utilisation du mot « Chef·fe » et des rapports de domination qu’il véhicule.
Au fur et à mesure, le contenu des assiettes via la qualité des approvisionnements en agriculture biologique et paysanne ne demeure plus l’unique objet de préoccupation. Crise du COVID 19 aidant, les membres politisent davantage leurs discours et constatent, au-delà du contenu de l’assiette, que :
Le système économique dominant (fiscalité, accès au capital, comptabilité, accessibilité, droits) favorise l’agro-industrie dont la haute gastronomie peut être complice – voir les sponsors des émissions de télévision. Il encourage la junk food et la disparition des métiers artisanaux aux profits de l’ubérisation et de la standardisation du travail. En grand témoin, l’apparition des dark kitchen ;
La maltraitance physique et psychologique perdure en restauration ; pire, elle se transmet. Ces violences sont trop rarement dénoncées et encore moins à la lecture des systèmes d’oppression qui les encadrent : capitalisme, patriarcat par exemple ;
La pratique d’une cuisine vertueuse (environnement, climat, social, métier, rémunération, conditions de travail) conduit à la précarité des cuisinier·e·s et restaurateur·trice·s engagé·e·s… Qui doivent choisir entre qualité des produits, prix de l’assiette et qualité des conditions de travail. Ces pratiques en faveur d’une cuisine plus durable ne sont par ailleurs ni transmises ni enseignées nulle part – voir programmes de formation initiale.
En cause et conséquence, le droit du travail est bafoué en cuisine – voir la question des heures supplémentaires impayées entre autres. Aucune association ou organisation professionnelle ne défend selon nous les intérêts de pratiques éthiques, sociales et écologiques et du droit.
Il y a donc urgence à s’organiser pour défendre le droit en cuisine et restauration, pour des pratiques plus vertueuses mais aussi des représentations et mentalités différentes. En 2019, en réponse à ce constat, les membres écrivent leur Manifeste et créent l’Université des Sciences et des Pratiques Gastronomiques, centre de formation.
En 2021, l’Alliance des Cuisinier·e·s reçoit le soutien de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme. Il permet le recrutement d’une salariée à mi-temps au poste d’animatrice du réseau. L’année 2022 signe la fin de la convention avec Slow Food International pour une meilleure compréhension et lecture de nos objectifs respectifs. L’Alliance des Cuisinier·e·s opère un changement de nom en 2023 et devient l’Alliance des tables libres et vivantes.
La vie de l’association
D’années en années le nombre d’adhésions grandit et notre ambition aussi. Différentes instances et groupes de travail sont à l’appui de notre développement.
Plusieurs groupes de travail et commissions sont en charge de la programmation, du contenu politique, de la communication… Gabrielle, coordinatrice à mi-temps est en soutien de ces groupes et a pour mission principale d’animer le réseau. Les prises de décision significatives reviennent au conseil d’administration composé de 6 membres et élu chaque année. Celui-ci se réunit trois fois par an avec des administrateur·trice·s sont basé·e·s un peu partout en France.
Deux temps forts annuels ponctuent aussi la vie de l’association. L’assemblée générale et le RDV Politique sont fondamentaux pour pérenniser les liens, parler du métier et participer au projet!
Depuis nos débuts en 2014, le nombre d’adhérent.e.s n’a cessé d’augementer et de se diversifier. Retrouvez les tous sur notre carte intéractive :
Adhérer à une association de cuisine militante
Toute personne morale ou physique qui est convaincue par la lecture du Manifeste [lien] est la bienvenue à l’Alliance des tables libres et vivantes. L’adhésion se fait en deux temps :
Échange avec la coordinatrice ou un·e adhérent·e pour faire connaissance via contact@alliancetlv.org
Cotiser selon le tableau des barêmes voté en AG annuelle.
Chaque membre est invité·e à participer à la hauteur de ses moyens : ponctuellement pour faire remonter un avis ou plus régulièrement pour participer à un groupe de travail. L’Alliance des tables libres et vivantes “n’offre rien” en échange d’une cotisation, au contraire ; ce sont bien à ses membres de donner du temps ou du soutien financier pour nourrir le projet de l’association. Pour tout renseignement, vous pouvez écrire à contact@alliancetlv.org
Ses membres et le CA tiennent à rappeler que toute personne est la bienvenue dans l’association quel que soit son profil et parcours. Chaque nouvelle adhésion est une victoire supplémentaire pour un jour faire significativement nombre dans notre lutte et porter nos revendications.