bibliographie militant gastronomique et culinaire

Bibliographie de l’association : délicieuses et redoutables lectures

Cette bibliographie est le fruit d’un travail collaboratif qui a été réalisé lors du premier RDV Politique afin d’aiguiller le choix du libraire partenaire. Adhérent·e·s, partenaires, rencontres variées : tout le monde a recommandé l’un de ces bouquins pour différentes raisons, que l’association va s’efforcer aussi de compiler à présent. Autrement dit, nous n’avons pas tout lu et l’association ne peut se porter garante du contenu de tous les livres référencés. Mais cela tend à changer! Écrivez-vous si vous souhaitez en discuter ou contribuer contact@alliancetlv.org.

GASTRONOMIE

Gastronomie française à la sauce américaine

Enquête sur l’industrialisation de pratiques artisanales – Rick FANTASIA (Seuil, 2021)

Ce livre a été le support d’une table ronde consacrée aux liens entre l’industrie agro-alimentaire et la cuisine, lors du RDV Politique 2023 organisé par l’association.

Les Français se représentent le monde de la gastronomie partagé entre la « haute cuisine », univers où excelle leur génie, et l’alimentation de masse, dominée par des pratiques industrielles d’inspiration américaine. Rien n’est plus faux. Entre les années 1970 et les années 1990, le champ de la gastronomie opère une mutation. Les process industriels venus d’Outre-Atlantique pénètrent le monde de la cuisine française, notamment à travers l’implantation réussie des fast-foods. Les grandes institutions et les acteurs de la gastronomie s’adaptent très vite à ces changements. Dès lors, la distinction s’efface entre, d’un côté, une cuisine fondée sur les savoir-faire singuliers et les compétences individuelles et, de l’autre, les préparations standardisées, produites à grande échelle par les technologies de l’industrie agro-alimentaire. De même que s’estompe la ligne de démarcation jusque-là infranchissable qui séparait traditionnellement les grands chefs de cuisine des grands 
chefs d’entreprise. L’analyse implacable de Rick Fantasia révèle ainsi comment le champ gastronomique, qui avait gagné son autonomie à la fin du XIXe siècle, a été absorbé dans la logique du champ économique. Ou comment les noms des plus grands chefs étoilés ont pu devenir des labels de gammes de la grande distribution.

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Un chemin de tables

Maylis DE KERANGAL (Seuil, 2016)

Brasserie parisienne, restaurant étoilé, auberge gourmande, bistrot gastronomique, taverne mondialisée, cantine branchée, Mauro, jeune cuisinier autodidacte, traverse Paris à vélo, de place en place, de table en table. Un parcours dans les coulisses d’un monde méconnu, sondé à la fois comme haut-lieu du patrimoine national et comme expérience d’un travail, de ses gestes, de ses violences, de ses solidarités et de sa fatigue. Au cours de ce chemin de tables, Mauro fait l’apprentissage de la création collective, tout en élaborant une culture spécifique du goût, des aliments, de la commensalité.

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La gastronomie est-elle une marchandise culturelle comme une autre ?

Julia CSERGO (Manger Penser, 2016)

Julia Csergo a été présente aux 2 RDV annuels portés par l’association. Elle a partagé son regard d’historienne lors de 2 tables rondes.

Faudra-t-il finir par demander un jour la désinscription du Repas gastronomique des Français de l’Unesco ? C’est une des nombreuses questions que soulève la lecture de cet essai qui pose un regard inédit sur notre gastronomie et sa reconnaissance au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Six ans après, Julia Csergo, qui avait été responsable scientifique de la candidature, s’interroge sur le sens de cette inscription, sur ce qu’elle a apporté aux Français, à la France et aux professionnels de sa gastronomie : producteurs, artisans des métiers de bouche et cuisiniers. Notre culture immatérielle du bien manger n’existerait pas sans leurs productions, à la fois créatives et patrimoniales. À première vue, le bilan semble faible. Car le véritable enjeu de cette inscription, qui aurait dû être la promotion et la protection de notre gastronomie au titre de la diversité culturelle, a été ignoré de nos responsables politiques. À aucun moment la France n’a organisé, comme d’autres États le font à l’égard de leurs patrimoines alimentaires, une politique culturelle de la gastronomie susceptible d’être opposée à la mondialisation des productions et des politiques commerciales.

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Allons enfants de la cuisine !

Stéphane LAGORCE (Homo Habilis, 2022)

Dans les années 80, la cuisine n’avait alors rien du loisir chic et branché qu’elle est, désormais. Non, l’époque était celle du métier à la dure, sans échappatoire, illusions sémantiques ou vertus particulières, que l’on apprenait sur le tas, comme on va à la mine ! Ce livre drolatique est destiné aux apprenti(e)s cuisiniers amateur(e)s ou non, jeunes ou pas afin qu’ils (elles) découvrent ce qu’était le métier autrefois… Dans ces pages très essentielles, ils (elles) découvriront enfin qui étaient Menton Prognathe, Le Grand Maure de la plonge, Mister See le hurleur, Tojo le chef jap, les zombies de Bresse, le terrifiant Chef Grillardin, Sam l’ivrogne et bien d’autres merveilles encore..

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Philosophie du goût. Manger, digérer et jouir

Olivier ASSOULY (Agora/Pocket, 2019)

Le goût comme objet philosophique ? Que l’Occident se soit refusé jusqu’à présent à accorder au goût, sens réputé  » primitif  » et inférieur à la vue, un statut majeur semble être un fait a priori anodin. Toutefois, la nutrition pourrait être l’angle mort d’une culture rationaliste qui a manqué d’en apprécier à sa juste valeur la portée véritable. Contester aux saveurs de concourir à l’édification de la science, à la vérité ou l’art, n’est-ce pas se priver d’autres manières de sentir, de saisir le réel et d’être au monde ? Traditionnellement, l’organe du goût répond à la nécessité de vivre, pure fonction biologique, qui laisse entendre qu’une existence proprement humaine, louable et supérieure, morale et politique, doit se dresser contre ce corps vivant, avide et affamé, en repoussant la démesure gourmande et une consommation destructrice. Face à des concepts réfractaires à toute jouissance alimentaire, la Philosophie du goût élabore un modèle singulier de sensibilité gustative qui pourrait ébranler autant les fondations de la métaphysique que celles de nos cultures occidentales.

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RESTAURANT

Un monde sans restaurants

Collectif Prole.info (Niet éditions, 2)

Le livre adopte le point de vue des travailleuses et travailleurs de la restauration, racontant de manière sensible leur expérience de la dépossession et de l’exploitation. Les rapports sociaux complexes qui s’incarnent dans l’économie en apparence « naturelle » d’un restaurant sont mis au jour, laissant affleurer ce qui se cache sous le steak-frites : le capitalisme ! 

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De la terre à l’assiette

Quentin GUILLON (Impacts, 2023)

Quentin a été présent pour présenter son livre et celui de Rick Fantasia sur une table ronde du RDV Politique 2023 dédié au lien industrie agro-alimentaire et restaurants.

Le réchauffement climatique et ses conséquences, la guerre en Ukraine (re) mettent en lumière l’importance du plus vieux sujet de l’humanité : l’alimentation. 
Alors, au lieu d’écrire un exposé, nous avons choisi de raconter une expérience originale, celle de l’auberge associative Arotzenia à Urrugne (Pyrénées- Atlantiques). Antoine Chépy et Bianca Muller expérimentent un lieu populaire et alternatif, où les aliments sont issus de l’agriculture paysanne produits et transformés localement. En suivant ce couple, nous rencontrons les producteurs qui travaillent à leurs côtés. Tous questionnent et proposent des réponses face à notre modèle alimentaire et agro-alimentaire productiviste qui nous conduit dans l’impasse. 
L’enquête ne se limite pas à l’auberge.

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AGRICULTURE

Malbouffe : un député met les pieds dans le plat

Thierry SOUCCAR (Eds, 2019)

La malbouffe industrielle est aujourd’hui la première cause de décès chez les adultes, notamment au sein des classes sociales les moins aisées. Comment en est-on arrivé là, et pourquoi rien (ou presque) n’est fait pour remédier à cette situation inacceptable ? Dans ce document, le député Loïc Prud’homme, qui a présidé la commission d’enquête parlementaire sur l’alimentation industrielle, dénonce les méthodes et les dérives de l’agro-industrie et de la grande distribution […].

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Le ménage des champs – chronique d’un éleveur au XXie siècle

Xavier NOULHIANNE (Les éditions du bout de la ville, 2016)

Qu’est-ce qu’une vie d’éleveur ? De la formation agricole à la certification bio des produits, de la traçabilité du troupeau à la sélection des animaux, Xavier Noulhianne nous raconte sa vie d’éleveur de chèvres et de brebis. Il remonte le fil de l’histoire pour comprendre la mise au pas des paysans et la mise en ordre des champs. Aujourd’hui, c’est l’État qui nourrit, non plus les paysans. Bien plus qu’une simple promenade dans le monde rural, ce livre propose une critique de la société à partir de l’analyse de son organisation agricole. Naviguant entre récit de vie, théorie et histoire, il dessine les contours d’une critique sociale dont la portée dépasse celle du monde agricole.

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Plutôt nourrir

Noémie Calais, Clément Osé (Editions Tana, 2022)

Ce livre écrit à quatre mains propose une immersion sensible et politique dans mon quotidien d’éleveuse, questionnant la consommation de viande, la mort de l’animal et le rôle de l’élevage dans une époque trop souvent marquée par un débat manichéen « pour ou contre la viande ». Il relate également le combat l’hiver dernier des éleveurs du collectif Sauve qui Poule face à des normes qui pénalisent l’élevage plein air et étouffent les alternatives paysannes. L’enjeu : continuer à nourrir sainement et durablement nos proches, et surtout cultiver la joie.

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Semences : une histoire politique

Christophe Bonneuil, Frédéric Thomas, Olivier Petitjean (Editions Charles Leopold Mayer, 2012)

Depuis quelques années, la contestation des organismes génétiquement modifiés (OGM) a jeté en pleine lumière des questions qui, jusque-là, n’avaient guère mobilisé l’opinion publique. D’où proviennent les variétés de légumes, de fruits et de céréales que nous consommons ? Est-il légitime qu’elles fassent l’objet de formes restrictives de propriété intellectuelle ? Le « progrès » passe-t-il nécessairement par l’homogénéisation génétique des plantes cultivées au détriment de la biodiversité ? L’agriculture industrielle ne rend-elle pas les paysans dépendants des grandes firmes semencières et agrochimiques ?

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La tourmente alimentaire – pour une politique agricole mondiale

Matthieu CALAME (Editions Charles Leopold Mayer, 2008)

L’augmentation récente des prix agricoles est venue relancer les inquiétudes sur l’avenir alimentaire de l’humanité. Face à l’ampleur des défis, il est tentant de croire qu’une révolution technique (OGM, agrocarburants, agriculture de précision guidée par satellite…) fournira des solutions qui dispenseront les sociétés de prendre les mesures politiques et sociales nécessaires. Pourtant le problème, aujourd’hui comme autrefois, est avant tout social et économique et c’est sur sa capacité à produire des lois et des règles intelligentes touchant la gestion de l’eau, du sol, de la biodiversité et des échanges internationaux, que l’humanité doit compter pour assurer tranquillement sa survie alimentaire au XXIe siècle. Avec une approche originale empruntant à la fois à l’histoire et à l’agronomie, l’auteur se propose de définir une politique mondiale pour l’alimentation de la planète et la sauvegarde de ses ressources.

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Un paysage du renversement – Des agriculteurs à l’école du sol

Clémence Bardaine et Alexis Pernet (Editions du commun, 2019)

Les agriculteurs sont aujourd’hui fortement questionnés sur leurs pratiques par une société préoccupée par l’écologie, la santé et la sécurité alimentaire. La clameur va montant, mais les réponses apportées par les agriculteurs sont-elles rendues visibles aux yeux des citoyens en attente ? Pas toujours. En passant sous la surface du paysage, dans l’épaisseur du sol, ce livre témoigne justement d’un processus d’apprentissage et d’expérimentation développé par un groupe d’agriculteurs sur le pourtour du Marais poitevin, territoire de fortes controverses environnementales. Une brèche se crée par des alliances avec la vie du sol, les plantes et les arbres ; un chemin d’autonomie s’invente face au système qui a forgé les pratiques et les paysages agricoles de ces cinquante dernières années. Ce texte apporte un témoignage, à caractère ethnographique, sur l’un des mouvements qui traversent l’agriculture d’aujourd’hui, et en prépare, à sa manière, une possible refondation

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Fermes collectives : le guide (très) pratique

Maëla NAËL (France Agricole Edt, 2022)

L’objectif de ce livre est de proposer un récit alternatif au discours manichéen présentant l’installation dans des microfermes maraîchères comme seule voie d’avenir face à une agriculture intensive décriée. […] Ce livre […] rend compte du quotidien dans ces fermes et montre comment ce cheminement éminemment politique peut devenir un projet collectif viable et durable.

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Reprendre la terre aux machines – Manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire

L’Atelier Paysan (Anthropocène, 2021)

Il est temps d’échapper à notre enfermement dans les niches d’un marché alimentaire réservé aux classes aisées et de reprendre entièrement la terre aux machines. Ce manifeste propose de sérieuses pistes de rupture. L’Atelier Paysan accompagne la conception et le colportage des technologies paysannes. Les auteurs, paysans, syndicalistes et militants, sociétaires de la coopérative, font le constat que les alternatives paysannes, aussi incroyablement riches soient-elles, s’avèrent totalement inoffensives face au complexe agro-industriel, plus prédateur que jamais.

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Il est où le patron ? Chroniques de paysannes

Livre des paysannes en polaire et Maud Bénézit (Editions Marabout, 2021)

Cinq paysannes d’Ardèche et du Briançonnais ont décidé de raconter leur quotidien à la ferme et brisent les clichés machistes et sexistes présents dans le monde agricole.

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Les algues vertes, l’histoire interdite

Inès LÉRAUD et Pierre VAN HOVE (Delcourt, 2019)

Pas moins de 3 hommes et 40 animaux ont été retrouvés morts sur les plages bretonnes. L’identité du tueur est un secret de polichinelle : les algues vertes. Un demi-siècle de fabrique du silence raconté dans une enquête fleuve. Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d’être autopsiés, des jeux d’influence, des pressions et un silence de plomb. L’intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d’années. Inès Léraud et Pierre Van Hove proposent une enquête sans précédent, faisant intervenir lanceurs d’alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques.

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Les ignorants

Etienne DAVODEAU (Futuropolis, 2011)

Étienne Davodeau s’initie au travail de la vigne en compagnie d’un vigneron, tout en lui expliquant les arcanes de l’édition et de la bande dessinée.

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Les Pieds dans la Terre

Claire LECŒUVRE, Arnaud TÉTELIN (Les éditions des éléphants, 2022)

Depuis des millénaires, les paysans élèvent des animaux, cultivent la terre, récoltent fruits, légumes et céréales. Mais ces cent dernières années, leur métier a totalement changé. Pour répondre à une demande toujours plus importante, les champs se sont agrandis, les charrettes se sont transformées en tracteurs, les engrais chimiques et les pesticides se sont généralisés. Les haies séparant les champs ont disparu, tout comme de nombreux oiseaux, insectes et mammifères.
Aujourd’hui, les paysans et paysannes souhaitent vivre dignement de leur travail, travailler leur sol sans l’abîmer, cultiver des produits de qualité, protéger l’environnement. Avec une succession d’époques et de témoignages, c’est l’évolution d’un métier et des enjeux liés à l’environnement que nous présente cet ouvrage.

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La croissance verte contre la nature – Critique de l’écologie marchande

(Éditions La découverte, 2021)

En disséquant les ressorts idéologiques, techniques et économiques de ce nouveau régime de « croissance verte », Hélène Tordjman montre que ses promoteurs s’attachent plutôt à sauvegarder le modèle industriel qui est la cause de la catastrophe en cours. Alors que de nouvelles générations de carburants « biosourcés » intensifient une logique extractiviste et contreproductive et que l’élargissement du droit de la propriété intellectuelle à toutes les sphères du vivant permet à quelques firmes de s’approprier l’ensemble de la chaîne alimentaire, l’attribution de prix aux « services écosystémiques », le développement de dispositifs de compensation écologique ou les illusions d’une finance prétendument verte stimulent un processus aveugle de marchandisation de la nature […].

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SALARIAT, CAPITALISME

Régime Général. Pour une Sécurité sociale de l’alimentation

Laura PETERSELL et Kévin CERTENAIS (Riot Editions, 2021)

Régime Général observe notre système alimentaire (production, transformation, distribution, consommation) sous toutes ses coutures et propose de se lever de table pour renverser l’ordre établi. C’est une réflexion qui s’appuie sur l’une des grandes conquêtes de la classe ouvrière : le régime général de Sécurité sociale. Son propos se déploie autour de cinq axes : travail, propriété, gouvernance, investissement et finalités. Ces thèmes sont imbriqués, avec une visée féministe et décoloniale. Régime Général ébauche une proposition de Sécurité sociale de l’alimentation. Il rend tangible et désirable un système alimentaire post-capitaliste qui contribuera à la lutte contre le patriarcat et le néocolonialisme.

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Les cuisines du capitalisme

Chrystèle DONDEYNE (Editions du Croquant, 2019)

Les dirigeants des très grandes entreprises dominant le secteur de la restauration collective ont découvert de nouvelles recettes pour tirer profit d’un service considéré en partie encore comme social. Ces transformations sont vécues différemment par les salariés (employés de service, cuisiniers, dans leur majorité) qui y voient une menace pour la reconnaissance de leurs compétences et de leurs qualifications et les cadres, qui se heurtent aux limites de leur pouvoir d’action. Au-delà de la restauration collective, s’esquisse une « économie des usages », signe d’un changement de régime pour le capitalisme ?

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A la ligne – Joseph Pontus

Auteur (Édition, Année)

À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer.

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« Encore des patates ?! » pour une sécurité sociale de l’alimentation

Bande dessinée autoréalisée par le projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation 

Grâce au dessin de Claire Robert, nous avons pu élaborer un outil pédagogique de découverte des enjeux et du projet de sécurité sociale de l’alimentation : une bande dessinée ! Humoristique et agréable, ce qui n’enlève rien à la précision de la description des enjeux agricoles et alimentaires, du fonctionnement du régime général de sécurité sociale entre 1946 et 1967 et des bases sur lesquelles s’ancrent la réflexion du projet de sécurité sociale de l’alimentation. Chaque chapitre est complété par des annexes riches ! Cette bande dessinée est un moyen de vous faire partager nos constats d’indignation et d’espoir… Pour vous inviter à partager les vôtres, à se rassembler, et peut être demain, reprendre tous ensemble le pouvoir de décider de notre alimentation !

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Joie militante – construire des luttes en prise avec leurs mondes

Carla Bergman et Nick Montgomery, traduction Juliette Rousseau (Editions du commun, 2021)

À quoi ressemble la joie dans les milieux de lutte ? Qu’est-ce qui nous rend collectivement et individuellement plus capables, plus puissant·e·s et pourquoi, parfois, les milieux radicaux produisent tout l’inverse et nous vident de tout désir ?

C’est à ces questions que Joie militante tente de répondre, combinant propositions théoriques, analyses de cas pratiques et entretiens avec des militant·e·s issu·e·s de luttes diverses : féminisme, libération Noire, résurgence Autochtone, squat, occupations, luttes queer, anti-carcérales, d’autonomie des jeunes, anarchisme, autonomisme, écologie radicale. La joie, au sens spinoziste du terme, renvoie à notre capacité à affecter et être affecté·e·s, à prendre activement part à la transformation collective, à accepter d’en être bouleversé·e·s. La joie telle qu’elle nous est ici proposée est une façon d’habiter pleinement nos mondes, nos attachements, plutôt que de chercher à les diriger. Ce livre, paru aux États-Unis en 2017, y est déjà devenu un incontournable pour penser différemment le militantisme et les luttes. Il s’agit maintenant d’ouvrir également ces discussions au contexte français.

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FÉMINISME

Faiminisme – quand le sexisme passe à table

Nora BOUAZZOUNI (Nouriturfu, 2016)

« Quel rapport entre le patriarcat et une entrecôte ? Où se cachent les cheffes ? L’agriculture est-elle une affaire de mecs ? » Dans une époque devenue si sensible au slow food, si attentive aux tendances culinaires, nous nous voilons trop souvent la face sur la place de la femme dans l’organisation de cet acte essentiel qui est celui de (se) nourrir. Rapports ambigus ou destructeurs entre chair et chère, domestication et émancipation, genre et gastronomie… Faiminisme vous les expose – et les explose – par le menu, dans un essai qui aborde d’un point de vue inédit et original les questions de la relation de la femme à l’alimentation.

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Maltriarcat – Quand les femmes ont soif de bière et d’égalité

Anaïs LECOQ (Nouriturfu, 2022)

La bière est la boisson alcoolisée la plus consommée au monde. Mais savez-vous combien de centilitres de sexisme il y a dans un demi ? Combien de décilitres de patriarcat dans une pinte ? Aujourd’hui, les femmes ont plus que jamais soif de bière et d’égalité: après avoir été historiquement évincées de la profession, les brasseuses sont enfin de retour ; tout comme les consommatrices, qui sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser à la bière et à s’y connaître en lambics, stouts, IPA et autres dark lagers.
A travers l’histoire passionnante de ce breuvage millénaire, en s’appuyant aussi sur des enquêtes bien plus actuelles et de nombreuses interviews de spécialistes (brasseuses, zythologues, sommelières, cavistes, influenceuses…), Anaïs Lecoq dessine un panorama saisissant et sans faux-col de ce monde de la bière en pleine effervescence, où le patriarcat a désormais la pression.

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RACISME

Voracisme – Trois siècles de suprématie blanche dans l’assiette

Nicolas KAYSER-BRIL (Nouriturfu, 2021)

« La race est particulièrement visible dans l’alimentation. D’abord parce que le concept inventé pour justifier la gourmandise de certain·es Européen·nes. Ensuite parce que la nourriture prend une telle place dans nos vies — la majorité d’entre nous mange trois fois par jour — que les restaurants, les supermarchés ou les cuisines sont des lieux privilégiés pour créer et perpétuer les constructions sociales. Si je vous dis maintenant que le racisme, tel qu’on le connaît aujourd’hui, trouve son origine dans une histoire de sucre, vous risquez d’avoir du mal à l’avaler. C’est pourtant vrai. Le racisme s’est installé dans les têtes des Européen·nes en même temps que le sucre arrivait sur leurs tables. La corrélation n’a rien de fortuit. Ce système de pouvoir a été précisément créé pour que les Européen·nes puissent consommer du sucre en ayant la conscience tranquille. Et l’industrie alimentaire l’entretient depuis. »

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Histoire du sucre, histoire du monde

James WALVIN (La Découverte, 2020)

Suivre le sucre pour éclairer l’histoire du monde : tel est le stupéfiant voyage auquel nous invite James Walvin. Tout commence avec la colonisation des Caraïbes, de l’Amérique et l’essor des plantations. C’est la naissance d’un nouvel ordre, fondé sur la déportation de millions d’Africains réduits en esclavage. Après avoir exterminé les populations indigènes, détruit les paysages et les forêts tropicales, on implante les premières usines polluantes pour fabriquer sucre et rhum. Sans compter une organisation du travail implacable qui, plus tard, inspirera Henry Ford.

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HISTOIRE

Une histoire politique de l’alimentation

Paul ARIES (Max Milo, 2016)

Paul Aries, en douze chapitres, conçus à la façon des divers services d’une table, retrace une histoire politique de l’alimentation expliquant  » ce que manger veut dire  » du point de vue de la constitution d’une société, de ses rapports de pouvoir, de domination, etc.
( Premier Service : les tables préhistoriques, Deuxième Service : la table mésopotamienne, Troisième Service : la table égyptienne, Quatrième Service : la table grecque, Cinquième Service : la table romaine, Sixième Service : les tables gauloises, Septième Service : la table mérovingienne, Huitième Service : la table carolingienne, Neuvième Service : la table clérico-féodale, Dixième Service : la table de la monarchie absolue, Onzième Service : la table républicaine, Douzième Service : la table bourgeoise et en Sortie de table les grandes utopies alimentaires).

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URBANISME

La ville qui mange, pour une gouvernance urbaine de notre alimentation

Isabelle Lacourt, Maurizio Mariani, Nicolas Krausz (Editions Charles Léopold Mayer, 2013)

Plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans les zones urbaines, qui ne sont pas destinées à la production agricole. Force est de constater, donc, que « la ville mange » : elle mange la nourriture, certes, mais aussi le territoire nécessaire pour produire celle-ci. Les flux induits par l’alimentation d’une communauté urbaine sont intenses et inéluctables, mais ils sont aussi anarchiques, et le gaspillage alimentaire n’est que la partie émergée de cet iceberg.

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TOUS PUBLICS

Mathilde à la cantine 3 étoiles

Sophie CHERER et illustrations de Véronique DEISS (L’école des loisirs, 2019)

La rentrée, ça creuse ! Mathilde est ravie de retrouver Monsieur Mantault. C’est le cuisinier de l’école. Avec lui, la cuisine devient un jeu, un savoir, un voyage. Mais il n’est pas là, et la cantine a été transformée. Mise aux normes, ils disent. Mise au moche, oui ! Des barquettes industrielles, des étagères métalliques : tout est froid, fade, sans vie. Alors même si le directeur ne veut rien savoir, Mathilde et ses copains ne vont pas se laisser faire.

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